On laisse un vocal ? On brûle ? On enterre ? On emballe à tout jamais ? On écrit une lettre, un mot ? On diffuse une image, un son ? On entre dans un cercle de disparition ? Comment prendre soin de préparer ce qui pourrait être la dernière fête ? Comme une fête funèbre idéale, où l’on confectionne son linceul en copeaux de bioplastique, où l’on prépare un buffet d’offrandes bizarrement alléchantes et où l’on rassemble tous les gens qu’on aime.

Manger, boire, offrir pour l’éternité est comme un rituel-offrande, qui ouvre des questionnements formels sur ce qu’on ingère, ce qu’on inhale et ce qu’on met sur notre peau jusqu’à la dernière heure. Cette soirée s’intéresse poétiquement à l’après-vie, quand le sol comprend ce que nos corps ont ingéré.

La soirée performance Manger, boire, offrir pour l’éternité propose de se rassembler pour manger et boire, à la suite d’une cérémonie de bioplastique qui reprend le code visuel de l’humusation. L’humusation est une recherche intéressante compte tenu de la pollution que l’industrie funéraire peut générer.
Elle propose le même processus que le compost, mais à l’échelle du corps humain. L’installation de copeaux de bioplastique (duquel je ne suis pas sure de vouloir sortir lors de la performance) témoigne aussi de mon expérience avec des matériaux imprévisibles. Au début de ce projet, je rêvais d’un linceul fabriqué entièrement dans une matière biodégradable. 

Le buffet est en collaboration avec mon amie Lisa Mouchet, artiste, illustratrice et fervente pratiquante des buffets. 

Soirée performance présentée à la Tour Orion le 29 mars 2023
avec le soutien de Non étoile

Images : Thomas Buisson