Notre deuil est loin


La mort se traite généralement comme une disparition, mais comment cette pensée est-elle devenue machinale ? J'interroge cette approche en créant un dispositif pacificateur. On observe la fin depuis un environnement sans action, dans l’immobilité totale… avant d’enfin se relever.


Cette installation compose avec des images en mouvements et une présence immobile en live. Les deux n’ont pas nécessairement vocation à prendre une forme logique, c’est la construction mentale qu’on en fera qui semble juste. L’installation explore la façon dont une société traite la mort, la violence et le deuil de manière mécanique ou ritualisée. On pourrait dire que la ritualité funéraire est essentiellement une affaire de gestualités et de mots mis autour. Le tout ancré dans une logique de gestion, de canalisation des affects et de réduction des émotions. On pourrait dire aussi la menace que fait peser cette gestion de la vie et de la mort. Mais on est loin.


Installation / performance présentées en juin 2024, lors de l’exposition collective « 90 seconds to midnight » curation d’Ana Bujošević.



Images : Julia Piccolo, Emilie Pria, Harold Roger, Marine Prunier